1988-1989 Silver Surfer : Parabole
- M'Art-Vel

- 3 nov.
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Dernière mise à jour : 4 nov.

Un jour, le ciel s’ouvre.
Les habitants de la Terre lèvent les yeux et voient Galactus, le Dévoreur de Mondes, descendre des cieux au-dessus d’une grande métropole. Mais cette fois, il ne vient pas pour consommer la planète. Il vient comme un messie.
Son message est simple, tonitruant : « Je suis votre dieu. Adorez-moi. »
La Terre est immédiatement bouleversée. Les gouvernements paniquent, les religions s’effondrent, et une foule d’adorateurs se forme. Certains prient, d’autres pillent, persuadés que la fin du monde approche.
Mais Galactus ne fait rien, il se contente d’observer l’humanité s’autodétruire, fascinée et terrifiée par sa présence.
Au milieu du chaos, le Surfer d'Argent réapparaît.
Toujours banni sur Terre, déguisé en clochard, il voit son ancien maître manipuler les hommes. Il comprend le plan : Galactus veut prouver que les humains n’ont pas besoin d’être détruits pour se détruire eux-mêmes.
Le Surfer tente de parler à l’humanité.
Il avertit : « Galactus ne vous apportera rien. Il se nourrit de votre peur. »
Mais personne ne l’écoute. Dans un monde assoiffé de spectacle et de croyance, la vérité semble inutile.
Un prédicateur fanatique, appelé Evangel, s’empare du chaos pour bâtir sa propre secte autour de Galactus. Il se fait son "prophète", prêchant au nom du Dévoreur pour mieux asseoir son pouvoir sur les foules.
Le Surfer d'Argent, lui, devient l’ennemi public : accusé de blasphème, traqué, battu.
La société bascule dans la violence. L’armée tire sur les civils. Les hommes se battent pour savoir quel “Dieu” suivre. Le monde sombre dans une parabole de la foi aveugle et du pouvoir corrompu.
Galactus, toujours silencieux, finit par s’adresser au Surfer.
Il lui dit qu’il n’a fait que révéler la nature humaine : orgueilleuse, destructrice, prête à vénérer tout ce qui brille.
Mais le Surfer d'Argent refuse ce cynisme. Il croit encore que les hommes peuvent s’élever, qu’ils ne sont pas condamnés à adorer des idoles.
Dans un ultime affrontement moral, le Surfer se dresse contre Galactus. Pas avec la force, mais avec la parole, avec la vérité. Il le défie devant la foule, révélant que le “Dieu” qu’ils adorent n’est qu’un imposteur, un être qui se nourrit de leur faiblesse.
Humilié par la clarté du Surfer d'Argent, Galactus comprend que sa démonstration a échoué.
Les humains, choqués, commencent à douter. Le Dévoreur se retire lentement, majestueusement, laissant la Terre dévastée, mais libre.
Après le départ de Galactus, la ville est un champ de ruines.
Les hommes sortent des décombres, confus, blessés, désorientés.
Leur “dieu” est parti, leur prophète Evangel meurt dans une émeute, symbole de la chute des faux dieux, et le monde retombe dans un silence lourd, celui qui suit une hystérie collective.
Au milieu de ce chaos, le Silver Surfer flotte au-dessus des survivants.
Son corps est couvert de poussière, mais son éclat demeure.
Et là, il parle non pas comme un conquérant, mais comme un témoin : « Vous avez adoré un monstre, vous avez prié pour votre propre destruction. Ce n’est pas Galactus qui vous a corrompus, c’est vous qui l’avez appelé. »
Il leur dit que Galactus n’a fait que révéler ce qu’ils étaient déjà : avides de miracles, incapables d’assumer leur liberté.
Mais il ne condamne pas. Il leur rend leur responsabilité.
Il leur rappelle qu’ils peuvent encore choisir la lumière, non pas en priant des idoles, mais en s’élevant eux-mêmes : « Vous cherchez des dieux dans le ciel, alors qu’ils dorment déjà en chacun de vous. Vous êtes votre propre salut. »
Ses mots résonnent comme une prière inversée. Il ne leur promet pas le paradis, il leur rend la charge de construire le leur.
Puis, dans une planche silencieuse et sublime, le Surfer d'Argent s’élève lentement vers le ciel.
Pas pour fuir la Terre, mais pour lui rendre sa dignité.
Blessé, il regarde la ville renaître dans la poussière. Il ne triomphe pas, mais il espère encore.
Il part seul, méditatif, laissant l’humanité libre, capable du pire comme du meilleur.




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